Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cet homme était vraiment notre ami. Son esprit était charmant, sa culture aussi vaste que peut l’être celle d’un Maure. Maxence causait volontiers avec lui, le soir, sous le ciel immense où le cercle étroit de la terre disparaissait. Ce soir-là :

— Comment nommez-vous, dit le Maure, ces quatre grandes étoiles et ces trois petites qui marchent dans le ciel comme les cavaliers d’une avant-garde dans le désert ?

— Nous les nommons Orion. Mais dis-moi le nom que vous leur donnez dans votre langue.

— Cette constellation, lieutenant, s’appelle le « medjbour », et non loin, tu vois cette grande route poudreuse : c’est le « chemin de Bourak », car Bourak était le cheval de l’envoyé, et ce chemin est celui qu’il traça dans l’espace éblouissant, lorsque son maître eut résolu de