Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/122

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cette petite lampe à la flamme toujours égale, que tient l’épouse.


Mais voici qu’une pensée lui vient, à ce fidèle chevalier qu’est Maxence. Ne sait-il pas ce que c’est que Servir, et qu’être l’homme sur qui le chef compte, et le loyal serviteur, qui garde exactement le précepte et observe le mandat ? Une pensée, de très loin, vient à lui, — ou plutôt c’est une gêne qu’il éprouve, et qui est celle-ci : pourquoi donc, s’il est un soldat de fidélité, pourquoi tant d’abandons qu’il a consentis, tant de reniements dont il est coupable ? Pourquoi, s’il déteste le progrès, rejette-t-il Rome, qui est la pierre de toute fidélité ? Et s’il regarde l’épée immuable avec amour, pourquoi donc détourne-t-il ses yeux de l’immuable Croix ? « Si absurde est cette infidélité, s’avouait Maxence, que je n’ose même le confesser devant les Maures,