Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/152

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sion ! Et que nous voici loin de la fierté et des paroles de la solitude ! C’est en vain que le révolté mesurera les effets de la désobéissance, ou que le rite, l’usage seront invoqués. Si le temple qui a su créer l’union des peuples du Latium est mensonge, son œuvre ne sera pas durable. Car le mensonge ne fonde rien, et les œuvres de mensonge portent en elles leur condamnation. Mais la querelle est misérable de savoir si telle illusion est nécessaire.


Maxence se détourne : c’est l’immense nuit tropicale qui est devant lui, la nuit sérieuse dans l’achèvement du silence. Le contour de toute chose a disparu, les misérables paroles humaines sont tombées. Rien ne peut plus le tourmenter, ce pèlerin attardé, que le désir de la connaissance essentielle. Le plus beau des poèmes n’étanchera pas la soif im-