Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/192

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piration du monde eût été suspendue. Bientôt, le gros disque fuligineux du soleil sortit des brumes de l’horizon, et déjà, au bas de sa course, il répandait d’immenses nappes de lumière métallique recouvrant la masse, radiante elle-même, de la terre. On repartit. Bientôt les premières hauteurs de l’Adrar Souttouf apparurent, mais toutes proches, car la caractéristique du phénomène était que le monde avait perdu sa profondeur et tout l’ordre que donne aux choses l’atmosphère. Enfin, vers midi, Maxence mit pied à terre au puits de Bou Gouffa, à l’endroit même où, quelques jours avant, un Maure, et non lui, avait confessé la gloire de Dieu. Le premier bolge était franchi.

Or les pensées de ces hommes qui étaient là se taisant et se recueillant en eux-mêmes, n’étaient pas complexes et diverses, mais au contraire leurs esprits