Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/215

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partira le lendemain, les Français vers l’ouest et Sidina vers l’est. La nuit se passe, Maxence va lever le camp.

Mais qu’est-ce à dire ? Les Maures ont déjà décampé, et il n’y a nulle trace vers l’est. Sidina est parti vers le nord. « Tenons-nous sur nos gardes, se dit Maxence. Ce vieux prépare un mauvais coup. » On repart, la marche est lente à cause de la fatigue des chameaux. Vers le soir, on s’arrête au puits de Bir Igni. Nul souffle humain. La terre est immensément abandonnée… « Mes amis, dit Maxence, je crois que nous serons attaqués cette nuit. Tenez-vous prêts, et surtout, que personne ne tire sans mon ordre… À tout à l’heure. » Un vent froid s’est levé. Maxence se promène de long en large. Il pense au bruit de l’Europe, au son des cloches sur les villages, à la chanson d’un pauvre qui passe, aux échos d’une forge que l’on ne voit pas.