Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/217

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Livre, la nuit est tout illuminée sous son aile, nous sommes dans le reflet de l’éternité. N’est-ce donc rien, ô mon Dieu, que cette heure qui est seule, entre toutes, cette heure qui n’est semblable à aucune autre, car aucune heure ne la suivra ? Oh ! comme l’on voudrait être propre, pour cette libération à tout jamais de la chose terrestre ! Me voici pourtant devant toi, ô Mort, tel que je suis, et sans que je puisse changer un iota à ce qui a été. Me voici avec toute ma vie, telle que je l’ai vécue, ayant fait beaucoup de mal et peu de bien. De tout le mal que j’ai commis, j’ai une sincère contrition, et le peu de bien, je ne m’en prévaux pas, mais je demande simplement qu’il ne meure pas et qu’il porte des fruits d’éternité… » Et, ayant trouvé ces paroles en son cœur, il se renferme en elles, et oublie l’aventure humaine où il se trouve engagé… Tout à coup, la commotion violente, comme