Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/23

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bien dans la curiosité du savant, dans les calculs du politicien, dans le libertinage du voluptueux, que dans l’esclavage du bureaucrate ou du tâcheron. C’est contre elle qu’ils font appel aux puissances du psychisme supérieur les plus hautes tout ensemble et les plus profondes de notre personne. Ouvrez le Voyage du Centurion, et, dès la première page, observez sous quel jour le romancier vous présente son personnage, Maxence, officier de tirailleurs, en train de conduire en Mauritanie une colonne de méharistes : « …Son père, — le colonel lettré, voltairien et pis, traducteur d’Horace, excellent et honnête vieillard, homme en fin de belles façons, — s’était trompé. Maxence avait une âme. Il était né pour croire, et pour aimer, et pour espérer. Il avait une âme, faite à l’image de Dieu, capable de discerner le vrai du faux, le bien du mal… Pourtant, cet homme droit suivait une route obli-