Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/232

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tation sera stérile, et déjà l’amer regret est en lui de ces heures qu’il ne saura pas employer. Ô Dieu ! voyez-le : il étouffe, il va mourir, il brise contre l’obstacle son effort impuissant, comme une guêpe en été s’acharne sur les vitres de sa prison. Il voudrait… Mais non ! Plus rien à faire, il est au bout de sa pensée, il est au bout de l’espérance, dans la sueur de l’interminable agonie. Voici le terme du voyage, et l’échec, à tout jamais consommé, de cet esprit !

À tout jamais ? Peut-être non ! Mais que Maxence n’espère rien de lui tant que les souffles du ciel ne l’auront pas lavé de toute l’impureté des hommes. Aussi longue sera la séparation d’avec les purs, aussi longue sera en lui l’agonie de l’esprit circonscrit dans l’espace étroit. Il est au seuil de ces royaumes réservés à ceux-là dont le cœur est intact et que la laideur du monde n’atteint plus. Ô