Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/254

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l’est bien plus… Le oui est difficile ? Mais c’est Vous-même, Seigneur, qui l’avez dit. Vous avez prévu ma faiblesse. Ah non ! Rien n’entrera dans ce cœur dur, tant que le mal du monde sera en lui, — et peut-on, en vérité, servir deux maîtres à la fois ? Je me laverai, Seigneur, aux sources du salut, et je croirai. Je serai vrai, et j’aurai le vrai. Je détesterai ce passé qui me brûle, je le déteste déjà de tout mon cœur, ô mon Dieu, puisqu’il le faut pour Vous connaître. Ô joie ! Je sens déjà le rafraîchissement de la vie nouvelle. L’esprit qui est en moi s’est échappé des lacs du chasseur. Il est libre, il remonte facilement à la surface, comme le liège, qu’une main libère au fond du vase, et qui flotte avec aisance au milieu des bulles légères. Il est libre d’être à Vous, s’il Vous plaît de le prendre. Il est libre sur les eaux supérieures, sur les eaux éternelles qui ont été séparées de la cor-