Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/58

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répit à la terre de toutes les vertus la force, la droiture, la pureté du cœur, la noblesse et la candeur. Parce qu’il savait que de grandes choses se font par l’Afrique, il pouvait tout exiger d’elle, et tout, par elle, exiger de lui. Parce qu’elle est la figuration de l’éternité, il pouvait donc lui demander le vrai, le beau, le bien, et toute l’éternité véritable.

Ces longues errances, à qui Maxence allait donner trois années de sa vie, et les plus belles, commençaient bien. Déjà il connaissait la frugalité de la vie nomade. Levé avant l’aube, il parcourait plusieurs lieues le matin, à la tête de ses gens. Vers dix heures, on dressait sa tente, il mangeait son riz avec la viande des biches que l’on avait tuées le matin, puis il recevait les Maures, se renseignait sur les affaires du pays, ou bien vaquait aux mille soins qu’exige en pays désertique, le commandement d’une troupe de quel-