Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/68

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matins surtout : ces matins sans surprises. qui ne recèlent rien, mais s’étalent en nappes de lumière tranquille, surabondent de simplicité et de vertu. Maxence ressentait jusqu’à la douleur le sérieux de ces paysages d’aurore, dont l’assemblage ne laissait plus aucune place à l’ironie, de ces aurores où le chef est soucieux, parce que la journée sera longue, pleine d’embûches, minée de soucis. Là, rien n’est donné au sourire, à la détente, à cette satisfaction du père, tendant ses bras, après la journée de labeurs, au premier-né !

Ah non ! ils ne rient pas, ces gens d’Afrique. Jamais ils ne seront des sceptiques. Ils choisiront. Ils ne seront pas avec ceux qui veulent concilier tout, le vrai avec le faux, et qui abordent toute chose la main tendue et leur sourire empoisonné sur les lèvres ! Que les délicats s’en aillent, ceux qu’effraie le