Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il connaissait. Ils cherchent Dieu et ils sont humbles. Ainsi, du même mouvement, ils s’élèvent et ils s’abaissent, et d’autant ils s’élèvent, d’autant ils s’abaissent. Voyez leur démarche, comme elle est prudente et précautionneuse. C’est que la route est pleine de serpents et de bêtes immondes. Aussi faut-il veiller et prendre garde, et n’avoir nulle distraction sur cette aride route qui monte.


L’hivernage s’avançait, traversé d’immenses rafales de vent qui poussaient devant elles les nuages, et ils ne crevaient pas. Parfois, du côté de l’est, une brume épaisse s’élevait, et si rouge qu’on eût pu jurer le Tagant en feu, par derrière. C’était le début des grandes tornades sèches de juillet. En efforts désespérés, elles se vrillaient vers le ciel, et sifflaient, lugubres, comme un serpent se dresse verticalement et crache aux étoiles son