Page:Quérard - La France littéraire, t. 1, 1827.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de chaque écrivain, et, ses ouvrages originaux, et les traductions qu’il a faites des auteurs étrangers ; en sorte que l’on chercherait en vain à savoir quelles sont les diverses traductions que nous possédons d’Homère, de Virgile, du Dante, de Cervantes, de Pope, de Schiller, etc., etc., si l’on ne se rappelait pas préalablement les noms des écrivains français qui ont traduit leurs ouvrages. Cet inconvénient, attaché au plan trop restreint de nos prédécesseurs a disparu dans notre France littéraire.

Jusque-là, les Bibliographies avaient, été classées alphabétiquement, d’après les noms des auteurs. Ce système est, sans contredit, le plus convenable pour les livres destinés, à faciliter les recherches. Bien que l’ordre alphabétique, a dit M. Pariset « dans son Discours : sur les sciences ; médicales, soit purement conventionnel, une longue habitude nous l’a rendu tellement familier, qu’il est devenu comme une partie de notre entendement, et semble être né avec nous ; et à cause de cela même, il serait très-difficile, de lui substituer un ordre plus commode et plus expéditif. » D’ailleurs, en matière bibliographique, l’ordre alphabétique des noms d’auteurs offre des avantages particuliers, puisqu’il laisse apercevoir d’un seul coup-d’œil la collection des travaux dé chaque écrivain, en sorte qu’il suffit de rappeler le nom des écrivains qui ont cultivé les diverses branchés des connaissances humaines, pour arriver à l’instant, avec facilité, aux mêmes résultats qu’on aurait obtenus au moyen, de l’ordre systématique.

Un second Allemand, Fleischer, voulant s’occuper de Bibliographie française, conçut l’idée, selon nous assez malheureuse, de suivre l’ordre alphabétique des titres. Or, rien n’est moins aisé ni moins, commun, que de se rappeler avec une précision parfaite les titres des livres ; et pourtant : cette précision parfaite aurait été indispensable pour faire des recherches dans la Bibliographie de Fleischer, avec promptitude et avec succès. C’est déjà une chose assez difficile que de retenir dans sa mémoire le nom des écrivains. Or, dans le système que nous critiquons, le nombre de mots représentant les noms des écrivains, doit être multiplié par un nombre beaucoup plus grand de mots à retenir, représentant le nombre d’ouvrages que chacun d’eux a faits. Encore il ne suffira pas toujours de retenir le premier, mot du titre de ces ouvrages, qui étant, souvent une particule, ou une préposition, ne fournit