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À LA TERRE.


Oui, ces fils de ton sein, êtres pétris d’argile,
Qu’une journée enfante et voit mourir par mille,
Sont immortels pourtant ;
Comme un parfum divin dans un fragile vase,
Cet homme au corps formé de limon et de vase
Porte un esprit sublime en son sein palpitant,
Une ame que l’amour de tous ses feux embrase
Et que le ciel attend.

Poursuis donc et remplis ta noble destinée ;
Belle comme une épouse à son jour d’hyménée,
Redouble de fécondité.
Qu’importe si des pleurs, tombant sur ta poussière,
De nos jours passagers attestent la misère
Et la stérilité ?