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PRÉAMBULE.

En bornant une théorie générale de l’imitation aux beaux-arts, si l’on prétend embrasser l’ensemble de chacun, ou les notions relatives à chacune de ses parties, le plan sera donc encore immense, et la carrière à parcourir n’aura presque point de terme.

En effet, chacun des beaux-arts se présente à nous, dans sa région, particulière et distincte, à-peu-près comme un de ces états partiels, qui forme avec d’autres, la totalité d’un même empire mais qui, pour être soumis aux lois générales d’un gouvernement central, n’en a pas moins ses coutumes, ses privilèges., ses lois d’exception, et son caractère spécial imprimé par la nature. Qu’on se figure donc ce qu’il faudroit réunir d’études et de connoissances, pour être en état de traiter à fond la théorie particulière de tous les beaux-arts, quand on a beaucoup de peine à approfondir celle d’un seul. Ce n’est pas quelque chose de fort simple que la théorie entière d’un seul art. On n’est pas plus tôt entré dans une semblable matière, qu’au lieu d’une seule théorie, on s’aperçoit qu’il y en a plusieurs à embrasser, et de