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DE L’IMITATION.

PARAGRAPHE VII.

De l’unité et de la variété imitatives. Des fausses notions qui résultent du malentendu de ces mots.

De l’unité de l’ame, et de l’unité de son action, émane, comme conséquence nécessaire, le principe des différentes règles d’unité, dont l’observation imposée par la nature à chaque mode imitatif, et à chaque ouvrage de l’imitation, est une des conditions de leur manière d’être, et de leurs moyens de plaire.

Mais cette unité de l’ame, lorsqu’on la considère (voyez le paragraphe précédent) dans les effets même qui nous la révèlent, et l’unité de son action, quand on l’observe dans les impressions que nous recevons des objets, ne sont pas telles, et ne doivent pas être entendues dans un sens tellement rigoureux, qu’en matière de goût, et en théorie d’art sur-tout, on assimile leur notion, à la notion, par exemple, du point mathématique ou de l’unité numérique.

On a reconnu déjà, que, par la faculté qu’elle a de passer rapidement d’un objet à un autre, l’ame nous semble douée du pouvoir de donner quelques-fois à ce qui est pluralité la valeur et l’effet de l’unité ;