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LETTRE DÉDICACE

paysans, chacun sui_vi de sa mére, de sa femme ou de sa üancée. Arrivé et la croix de calvaire qui borne la paroisse, le conscrit remett.ait, dans une étreinte, un gage et celle qui restait, sa ceinture, une bourse, un livre d’heures. L’adieu était touchant jusqu’aux larmes. Et puis, au roulement des tambours, éclata un War-sav, Breiziz ! —— Debout, Bretons ! unanime, formidable, montant au ciel dans une fière explosion... Mais « le Dieu des Armées » s’était détourné de nous.

Une tradition celtique a répandu cette idée, que le patriotismesort des mêmes hauteurs que A le culte de la femme. Notre tendresse et notre courage sont comme deux ruisseaux issus d’une source commune, puis épanchés sur des versants divers, une pente fleurie ou une descente escarpée. Dans nos luttes séculaires contre les Anglo-Saxons, il est remarquable du moins qu’une héroïne, historique ou légendaire, se manifeste toujours au-dessus de ces horreurs, ainsi que cette Notre-Dame-de-Pitié dont _ . les oratoires s’élevérent touta coup au moyen-âge.

Pendant une excursion au pays trécorrois, mon cher Vicaire, questionne quelque vieillotte au rouet —— elles savent tout de la contrée, ces vieilles fileuses sédentaires, — et demande