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DU MANGEUR D’OPIUM

officier, ont décrit Truc comme un être « au front d’airain, au sourire toujours trompeur, aux manières des plus vulgaires, d’une négligence telle dans son habillement et sa personne, qu’elle dépassait la négligence affectée des républicains. »

Mais par bonheur, Truc ne commandait pas en chef, et c’étaient ses supérieurs qui faisaient prévaloir leur système ou leurs principes. Les Protestants du Connaught leur doivent une grande gratitude, non seulement pour la façon dont ils ont agi personnellement, mais encore pour l’usage qu’ils ont fait de l’influence qu’ils possédaient sur leurs très fanatiques alliés. L’Évêque, s’en tenant au point de vue de la propriété, rend hommage à l’ennemi dans les termes suivants : « Et ce serait ici commettre une grande injustice à l’égard de l’excellente discipline qu’ont constamment maintenue les envahisseurs tant qu’ils restèrent dans la ville, sans parler des nombreuses tentations de piller que leur offraient les circonstances, le nombre et la valeur des objets laissés à leur portée dans le palais de l’Évêque, avec un dressoir plein d’argenterie et de cristaux, un vestibule garni d’un grand nombre de chapeaux, de fouets, de grands manteaux appartenant tant aux hôtes qu’à la famille. Pas un des objets que possédaient des particuliers ne manquait, ne fut emporté, quand les possesseurs, après la première alerte, revinrent chercher leur effets, ce qui n’eut lieu qu’un jour ou-deux après le débarquement. » On fit preuve de la même retenue jusque dans les affaires de délicatesse. « Sans compter la libre disposition d’appartements entiers, pendant le séjour des Français à Killala, le dernier étage, qui contenait une bibliothèque, et trois chambres à coucher, furent en-