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SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES

moment de retard. À l’aide du grand canal, il fit en deux jours une marche forcée de soixante-six milles anglais qui l’amena le 27 à Kilbeggan.

Le lendemain matin à la première heure, il reçut la désagréable nouvelle de ce qui s’était passé à Castlebar ; alors il s’avança vers Athlone rencontrant tous les indices qui signalent une armée en déroute et frappée de panique. Lord Lake battait en retraite dans la direction de cette ville, et se croyait si peu en sûreté, malgré l’éloignement de l’ennemi, que la route partant du Tuam était couverte de fortes patrouilles. Pendant ce temps, par un plaisant contraste avec ces démonstrations d’inquiétude, les Français n’avaient pas bougé de Castlebar.

Le 4 septembre, Lord Cornwallis se trouvait à quatorze milles de cette ville. Mais déjà Humbert avait décampé dans la direction du comté de Longford. Le motif qui lui suggérait ce mouvement était de coopérer à une insurrection qui venait de se produire en force dans cette région. Seulement il se trouvait maintenant gêné par une armée forte de près de 25.000 hommes qui arrivaient de tous les côtés, de sorte que si habile que fût son jeu, il ne lui restait plus que quelques cases de libres. Le colonel Vereker, avec environ 300 miliciens de Limerick, fut le premier à l’aborder, et engagea, le 6 septembre, quelques escarmouches qui lui firent grand honneur avec une partie, ou avec la totalité de l’armée française, (comme l’affirma toujours le colonel.) D’autres affaires de minime importance eurent lieu, et enfin, le 8 septembre, le général Humbert se rendit avec toute son armée, maintenant réduite à 845 hommes, y compris 96 officiers. Il avait perdu, depuis le débarquement