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SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES

avec enthousiasme, dès qu’il eut vu pour la première fois ce vaste établissement d’Oxford, qu’un seul des collèges de cette Université était bien supérieur en puissance et en richesse à aucune des Universités du continent, qu’il était un hommage et un honneur rendu aux lettres avec plus d’éclat, grâce au luxe dont il entourait les ministres et le service de l’éducation.

Qu’est-ce qu’une Université partout ailleurs ? Ce mot signifie simplement, tout au plus, en ce qui concerne les édifices académiques, qu’il existe là un lieu de rendez-vous, en quelque sorte une Bourse, ou plutôt, si l’on préfère une sorte de palestre où s’assemblent les différents groupes qui s’occupent de s’adonner aux études libérales. C’est leur lieu de réunion, l’endroit où elles défilent et manœuvrent. C’est vers ce point que convergent professeurs et étudiants, avec la certitude de se rencontrer. C’est là en somme que se trouvent les salles de cours pour toutes les Facultés. Cela est parfait. Nous voyons là une organisation commode, je veux dire une organisation commode pour une des parties intéressées, pour les professeurs. Elle leur évite les ennuis, les désagréments qui résulteraient pour eux de la nécessité de réunir les étudiants dans leur appartement privé. Mais pour les étudiants, l’avantage est absolument nul. Dans tout cela, on ne voit certainement rien qui soit utile à la cause du bon enseignement, rien qui mérite la protection de l’État, ni l’aide des contribuables. En outre, il est vrai qu’il existe une bibliothèque académique, et que parfois elle est bonne. C’est là que commence à s’entrevoir l’utilité réelle qu’il y a à placer ces établissements parmi les institutions nationales, parce que leur