Page:Quincey - Souvenirs autobiographiques du mangeur d’opium, trad. Savine, 1903.djvu/294

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inévitable de la réclusion monastique que comporte un collège, dont les portes se ferment impitoyablement à celui qui veut sortir après neuf heures, et ne s’ouvrent pas après onze heures sans que le fait soit signalé à un fonctionnaire spécial de l’établissement. Les deux sortes de discipline se valent au point de vue de l’efficacité du contrôle, et, si elles étaient uniformément répandues, Glasgow et Oxford seraient de ce côté-là au même niveau de discipline. Mais il paraît que pour Glasgow il ne s’agissait que d’un cas particulier doublement personnel, d’abord de la part de celui qui voulait bien se charger d’exercer ce contrôle, et ensuite de la part de celui qui consentait à profiter de cet avantage ; tandis qu’à Oxford le système est général, il s’étend à tout le corps des sous-gradués, et que l’organisation de l’existence à Oxford ne l’expose à aucun relâchement, à aucune interruption.

Dès lors le lecteur connaît la première, la principale caractéristique d’Oxford, c’est cette particularité-là qui excitait l’enthousiasme, le ravissement de Juste Lipse, qui y voyait la preuve palpable d’une énorme opulence, c’est celle-là que j’utilise pour battre en brèche et faire tomber en pièces les récentes et calomnieuses attaques contre Oxford, parce qu’en cette particularité je vois une démonstration de la valeur de sa discipline. Oxford est vraiment une sévère Alma Mater, qui rassemble dans son bercail toute la partie juvénile de son troupeau, et exerce sur elle une surveillance attentive. À Cambridge, la discipline est plus relâchée sur un point de cette règle, car quand un collège est plein jusqu’au bord, les sous-gradués sont autorisés à se loger dans la ville comme ils l’entendent. Mais à Ox-