Page:Quincey - Souvenirs autobiographiques du mangeur d’opium, trad. Savine, 1903.djvu/295

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ford cet accroissement de péril et de liberté se reporte de préférence sur les plus anciens sous-gradués, qui ont rarement moins de vingt-deux ou vingt-trois ans ; tandis que les logements sont réservés presque entièrement à la partie la plus saine de la société. Et l’étendue de ces logements est prodigieuse. De mon temps même, plus de deux mille personnes étaient domiciliées dans les collèges. Chacune d’elles avait au moins deux pièces ; beaucoup en avaient trois ; les gens de marque, ou ceux qui avaient des habitudes de luxe, avaient souvent toute une enfilade d’appartements. Mais on était en temps de guerre, ce qui, selon les Oxfordiens compétents, avait pour résultat de diminuer hors de toute proportion le nombre des candidats aux études libérales, et la capacité totale de l’Université était bien loin de sa limite. Il y a actuellement, à ce que je crois, sur les registres d’inscriptions d’Oxford, entre cinq à six mille personnes, sur lesquelles plus de quatre mille, me dit-on, résident d’une manière continue. On voit qu’Oxford est parfaitement en état de loger, et de loger magnifiquement, une petite armée d’hommes. Si je me sers de cette expression pour donner une idée de sa grande splendeur, c’est, je le répète, parce qu’elle s’applique à la question de la méthode qu’on y emploie pour maintenir la discipline. Cette partie de son organisation est unique, et comme on le verra, elle lui est absolument propre. Les autres Universités, ne pouvant étaler une pareille opulence, on ne saurait exiger qu’elles adoptent le même système de séparation. Sans doute, je n’irai pas reprocher aux autres Universités d’accepter les inconvénients d’une discipline plus relâchée, alors qu’elles ne possèdent pas les