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SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES

ce que vous êtes libre de faire, vous vous chargez de tiercer ce que coûte l’ameublement et l’embellissement, c’est-à-dire que vous prenez à votre charge la valeur totale diminuée d’un tiers. Vous payez donc deux guinées sur trois à votre prédécesseur immédiat. Mais comme il a hérité de l’ameublement dans les mêmes conditions, toutes les fois que l’on se trouve dans un logement dont les occupants se sont succédé à de courts intervalles, le prix qu’a payé un lointain prédécesseur est parfois réduit par ces diminutions successives à une simple fraction de sa valeur, et néanmoins aucun des occupants ne peut se plaindre de subir une grosse perte. Pendant que je suis sur ce sujet, je peux remarquer qu’au dix-septième siècle par exemple au temps de Milton (vers 1624) et pendant plus de soixante ans après, l’usage général était celui des chambrées (Chumship). Chaque logement était occupé par deux étudiants. Ils avaient, d’ordinaire, une seule chambre à coucher, et un seul cabinet d’étude, et ils se nommaient des chums. Cet usage, alors universel ou peu s’en faut, a aujourd’hui entièrement disparu et cette disparition sert à marquer le progrès qu’a fait le pays non pas tant en luxe qu’en délicatesse.

L’article de dépense que je mentionnerai ensuite est celui qui figure sur les notes du Collège sous le mot de Tutorage. Il est, je crois, le même dans tous les collèges, — c’est-à-dire dix guinées par an. Ce point m’invite à donner au sujet d’Oxford une explication très importante pour sa réputation, et qui est propre à dissiper une erreur très répandue. Il y a quelques années, on fit circuler un travail très étudié sur le nombre et les dotations somptueuses des chaires professorales d’Ox-