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DU MANGEUR D’OPIUM

claires, il serait suivi de la punition la plus exemplaire que puisse infliger une autorité limitée, c’est-à-dire tout au moins par la rustication, comme on appelle le bannissement pour un certain nombre de trimestres, comportant la perte de ce qu’ils auraient coûté, — et cela en supposant l’application de toutes les circonstances atténuantes ; tandis que dans un cas plus grave, ou celui de récidive, l’exclusion définitive serait prononcée. Mais ce n’est nullement remplir une partie de son devoir que de servir la cause des bonnes mœurs elles-mêmes par des moyens impurs. On rencontre la même difficulté à prendre d’avance des mesures pour prévenir la naissance de pratiques coupables, qu’à obtenir ensuite, sans employer de procédés déshonorants, les preuves de ces pratiques, et cette difficulté subsistera aussi longtemps que les hommes auront comme ils en ont le droit, le moyen de se retirer dans quelque asile inviolable. Les jeux de hasard ont pénétré, à ma connaissance jusqu’en certaines institutions de dissenters, sans que selon moi, on puisse en blâmer les autorités qui les dirigeaient. Quant à Oxford en particulier, il n’y régnait de mon temps aucune habitude de ce genre. Ce n’est point là un vice anglais, et je n’ai jamais ouï dire que de grosses sommes aient été perdues de cette façon. Mais cela même fût-il vrai, je maintiens néanmoins qu’étant donnés le nombre, le rang et la grande richesse des étudiants, le blâme d’une telle habitude serait imputable à l’esprit et au caractère du siècle plus qu’à un défaut de vigilance et d’honnêteté des autorités d’Oxford. Elles sont, comme toutes les autorités possibles, limitées par mille considérations d’honneur ou de circonstances, et si une troupe