n sable doré avec des flots bleus, couleur du ciel. Oh ! Mon père ! Ne regardez plus du côté de la mer ; ce sont là les voix que vous entendez balbutier autour de nous.
Chœur des Tribus.
Jour, salut ! Salut, nuit fille du jour ! Salut,
mer, fleuves, montagnes ! Comme la rosée du
premier jour du monde gonfle la fleur du tamala
avant que le soleil l’ait bue, comme l’eau
bondit dans sa source avant d’avoir franchi
ses bords, comme les petits des éperviers
et des vautours de malaya s’ébattent dans
leurs nids de feuillée avant de connaître
le sommet ni la plaine qui s’étendent sur
leurs têtes de duvet, ainsi nos tribus écloses
aujourd’hui, se pressent dans leur aire, et
restent suspendues sur le monde. La feuille
du palmier tremble dans la forêt, l’eau du
lac se ride à sa source, l’âme frissonne dans
notre sein. Oh ! Qui dira à notre âme dans
notre sein, à la feuille du palmier, à l’eau
de la source, qui a fait le jour si brillant,
qui a fait la nuit si noire, qui a fait le
vent si rapide ? Qui dira à la montagne, qui
a fait le flot si bleu pour la baigner ; à la
mer, l’étoile pour s’y plonger ; au crin du
cheval, le vent pour le hérisser ; au caillou,
le lit pour le rouler ? Flot bleu, couvert
d’écume, je te ferai un lit de coquillages
et d’or, si tu me dis qui t’a poussé sur mes
pieds. Sycomore aux cent rameaux, je t’arroserai
d’une eau de source qui vient de naître, si tu
me dis qui t’a donné ta chevelure de feuilles ;
serpent, beau serpent tout diapré de couleurs,
je te ferai un chemin de sable pour t’y rouler,
si tu me dis où est celui qui t’a donné le
bleu du firmament, l’or des montagnes pour
peindre tes écailles. Rochers, appelez-moi
pour me montrer où il a marqué ses pas de
cent coudées ; je le suivrai jusque sur la
montagne d’or. S’il descend dans la vallée,
je descendrai. Le petit du ramier, quand il
bat des ailes,