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galamment de mettre ses meilleurs limiers à la poursuite du fugitif. Et celà gracieusement.

Notre attaché était un fort joli garçon. Je ne veux vous le dépeindre, car vous le reconnaîtriez. Il ne méprisait pas les aventures rapides et agréables.

C’est pourquoi vous auriez pu le voir bientôt, assis en face du fauteuil de Geneviève, lui prenant les mains et la plaignant de tout son cœur.

La gracieuse visiteuse, qui baissait les yeux, ne fut pas sans bientôt remarquer qu’elle produisait sur son sympathique interlocuteur une émotion certainement sincère car elle était visible et produisait une agitation des plus troublantes.

Or, depuis quinze jours que John lui avait montré sa maladresse, mistress All’ Keudor était privée de ces douces caresses, de ces pénétrants embrassements qui donnent tant de charme à la vie d’une jeune femme. Elle quêtait de longs frisons nouveaux.

Elle sentit tout à coup qu’un voile descendait sur ses jolis yeux bleus et, quand le bel attaché lui mit sur la main un baiser qui voulait être consolant, elle trembla toute, comme si elle eût été assise sur un fauteuil électrique… à basse tension. C’était la tension de l’autre fauteuil qui était manifestement élevée.

Un tel tremblement appelait un secours d’urgence. On le donna sous forme d’nn baiser sur les lèvres, bien appuyé, bien prolongé, bien profond.

Mais le remède fit empirer le mal, tout en mettant le mâle, médecin occasionnel, tout à fait hors de lui.

Pourquoi y a-t-il des divans dans les cabinets des jeunes attachés ? C’est souvent pour permettre un légitime repos, c’est aussi pour faciliter les soins dont peuvent avoir besoin les belles visiteuses.

Oui ! Si ces divans sont parfois inutiles, celui-là ne le