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AVA

Le proverbe s’emploie aussi, par extension, pour exprimer qu’une personne qui exerce une profession honorable doit y trouver un honnête profit.

avaleur. — Avaleur de charrettes ferrées.

C’est-à-dire fanfaron, faux brave.

On lit dans la satire Ménippée : « Douze ou quinze mille fendeurs de nazeaux et mangeurs de charrettes ferrées. Cette expression proverbiale n’est pas nouvelle ; car Athénée a dit (Deipnosoph., liv. vi) : C’est un mangeur de lances et de catapultes.

avare. — L’avare et le cochon ne sont bons qu’après leur mort.

L’assimilation de l’avare et du cochon donne à ce proverbe quelque chose de spirituel et de piquant, qui le rend préférable au proverbe latin que P. Syrus a renfermé dans ce vers :

Avarus, nisi cura moritur, nil recte facit.

L’avare ne fait qu’une bonne chose, c’est de mourir.

À père avare, enfant prodigue.

Le fils d’un avare se voyant exposé à beaucoup de privations, se fait escompter par des usuriers la riche succession qu’il attend, et comme il a pris en horreur l’avarice de son père, il se jette dans l’excès contraire.

L’observation qui sert de fondement à ce proverbe se trouve dans l’Ecclésiaste (ch. 5, v. 13-14) : Est infirmitas pessima quam vidi sub sole, divitiæ conservatæ in malum domini sui : pereunt enim in afflictione pessimâ. Generavit filium qui in summâ egestate erit. Il y a une maladie bien fâcheuse que j’ai vue sous le soleil, des richesses conservées avec soin pour le tourment de celui qui les possède : il les voit périr dans une extrême affliction. Il a mis au monde un fils qui sera réduit à la dernière misère. — À père pilleur, fils gaspilleur.

avarice. — Quand tous vices sont vieux, avarice est encore jeune.

L’âge et les réflexions, dit Massillon, guérissent d’ordinaire