Page:Quitard - Dictionnaire des proverbes.pdf/164

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
BIS

exige. Métaphore empruntée des marins, qui ne s’embarquent jamais qu’après s’être munis de la quantité de biscuit dont ils ont besoin pour la traversée.

bisque. — Prendre bien sa bisque.

Certains étymologistes pensent que cette locution signifie se mettre en mesure, et qu’elle fait allusion à la bisque, ou pique de Biscaye, que les régiments d’infanterie employaient pour tenir contre la cavalerie, et que les colonels de ces régiments portaient encore du temps de Charles IX, lorsqu’ils marchaient à leur tête. Mais Prendre bien sa bisque se dit généralement dans le sens de profiter habilement de quelque avantage, et c’est une métaphore prise du jeu de paume, où l’on appelle bisque un avantage de quinze points qu’un joueur reçoit d’un autre, et qu’il compte en tel endroit de la partie qu’il veut.

Donner quinze et bisque à quelqu’un.

C’est avoir sur quelqu’un une si grande supériorité, qu’elle permet de lui faire un double avantage.

bissestre. — Porter bissestre.

Bissestre ou bissêtre se dit pour malheur, comme dans ces vers de Molière (l’Étourdi, acte v, sc. 7) :

Il va nous faire encor quelque nouveau bissêtre.

C’est une altération de bissexte, qui s’est employé dans le même sens, parce que le bissexte, ou le jour qu’on ajoute au mois de février dans les années bissextiles, était autrefois réputé malheureux, par une superstition que nos aïeux avaient reçue des Romains. Voici l’origine de ce mot.

Lorsque le calendrier fut réformé à Rome, quarante-six ans avant l’ère chrétienne, par les soins de Jules César, alors souverain pontife, on calcula que l’année était composée de trois cent soixante-cinq jours, plus six heures, et l’on décida que ces heures annuellement répétées ne seraient employées qu’après qu’elles auraient formé un jour entier. Or, le quantième assigné à ce jour, qui devait revenir tous les quatre ans, fut le 24 février, que l’on compta double en ce cas ; et comme