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CHA

chape. — Se débattre de la chape à l’évêque.

C’est disputer à qui s’emparera d’un objet sur lequel ceux qui se le disputent n’ont aucun droit de propriété, comme la chape de l’évêque qui n’appartient qu’à lui seul ; ou, dans un autre sens, c’est contester pour une chose à laquelle aucun des contestants n’a ni ne peut avoir d’intérêt.

Le concile de Pontion en Champagne, dans l’année 876, défend de piller les meubles d’un évêque après sa mort, et ordonne aux économes de l’église de les tenir en réserve, afin qu’ils soient remis au successeur, ou appliqués à quelques usages pieux pour le repos de l’ame du défunt. C’est de cet abus de piller les meubles de l’évêque après sa mort qu’est venue, suivant quelques auteurs, l’expression proverbiale : Se débattre ou Disputer de la chape à l’évêque, De capâ episcopi litigare. D’autres en rapportent l’origine à une coutume anciennement pratiquée en Berri, lorsque l’archevêque de Bourges fesait sa première entrée dans la cathédrale. Le peuple, qui attendait le prélat à la porte, lui enlevait sa chape attachée sur ses épaules par un simple fil de soie, et la déchirait en s’en disputant les lambeaux. — Cette coutume avait été introduite sans doute à l’imitation de celle des premiers chrétiens qui découpaient les vêtements de leurs évêques morts, pour s’en distribuer les morceaux comme de saintes reliques.

Chercher ou Trouver chape-chute.

C’est chercher ou trouver l’occasion de profiter de la négligence ou du malheur d’autrui. La même expression s’emploie aussi pour dire : chercher ou trouver quelque aventure désagréable, fâcheuse. Le sens de ces locutions est déterminé par les mots qui les précèdent ou qui les suivent.

Attendre chape-chute n’est pas susceptible d’avoir deux sens opposés. Il signifie attendre bonne aubaine, bonne fortune.

Messer loup attendait chap-chute à la porte.

(La Fontaine, liv. iv, fab. 16.)

Chut, chute, qu’on a remplacé par chu, chue, dont on ne se