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CHO

riant et lui dit avec beaucoup de douceur : « Pierre, tu n’as pas voulu te baisser une fois pour prendre le morceau de fer, et tu l’es baissé plus de cent pour prendre les cerises, dont tu aurais été privé si j’avais été aussi dédaigneux que toi de ce débris. Tu sens maintenant le tort que tu as eu : souviens toi donc qu’il ne faut jamais mépriser les petites choses, et qu’elles ont souvent d’importants résultats. » — Celui qui méprise les petites choses, dit un autre proverbe, n’en aura jamais de grandes.

Il ne faut pas négliger les petites choses.

« Parfois petite négligence accouche d’un grand mal, dit le bonhomme Richard : faute d’un clou, le fer du cheval se perd ; faute du fer, on perd le cheval ; et faute du cheval, le cavalier lui-même est perdu, parce que l’ennemi l’atteint et le tue : le tout pour n’avoir pas fait attention à un clou de fer de cheval. »

Qu’on examine les grandes affaires, et l’on verra que la négligence des menus détails les empêche presque toujours de réussir. Qui spernit modica paulatim decidet (Ecclésiastique, ch. 19, v. 1), qui ne fait pas attention aux petites choses, tombera peu à peu.

L’attention aux petites choses, dit Confucius, est l’économie de la vertu.

chou. — Envoyer quelqu’un planter ses choux.

C’est le reléguer à la campagne, le priver de son emploi. La Dixmerie prétend que Dioclétien donna lieu à cette expression proverbiale lorsque, après avoir abdiqué l’empire, il vivait à Salone sa patrie, occupé à cultiver son jardin. Les députés du sénat étant venus l’engager à remonter sur le trône, il leur montra des choux supérieurement plantés de ses mains, en disant : « Voilà mes nouveaux sujets : ils répondent à mes soins, ils ne sont jamais indociles ; je ne veux pas les échanger contre d’autres. »

Chou pour chou, Aubervilliers vaut bien Paris.

Autrefois, le terrain du village d’Aubervilliers était presque