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COR

en Hollande ? le nombril de saint Adhelme, d’un monastère normand ?

coteau.Être de l’ordre des coteaux.

Cette expression fut très usitée dans le xviie siècle pour désigner de fins gourmets qu’on appelait chevaliers de l’ordre des coteaux, ou tout simplement coteaux.

Ces hommes admirables,
Ces petits délicats, ces vrais amis de tables
Et qu’on en peut nommer les dignes souverains,
Savent tous les coteaux où croissent les bon vins ;
Et leur goût leur ayant acquis cette science,
Du grand nom de coteaux on les appelle en France.

(De Villiers, coméd. des Coteaux, ou marquis friands.)

« Le dîner de M. Valavoir effaça entièrement le nôtre, non par la quantité des viandes, mais par l’extrême délicatesse qui a surpassé celle de tous nos coteaux. » (Madame de Sévigné, lettre 124.)

« Il y a des grands qui se laissent appauvrir et maîtriser par des intendants, et qui se contentent d’être gourmets ou coteaux. » (La Bruyère.)

Certain hâbleur à la gueule affamée,
Qui vint à ce festin, conduit par la fumée,
Et qui s’est dit profès dans l’ordre des coteaux,
A fait, en bien mangeant, l’éloge des morceaux.

(Boileau, sat. 3.)

Des Maizeaux, auteur de la Vie de Saint-Évremond, a observé que Boileau, le père Bouhours et Ménage, ont rapporté inexactement l’origine des coteaux, et il a donné l’explication suivante qu’il tenait de son héros, et qu’on doit regarder comme la meilleure. « M. de Saint-Evremond, dit-il, se rendit fameux par son raffinement sur la bonne chère. Mais dans la bonne chère on cherchait moins la somptuosité et la magnificence que la délicatesse et la propreté. Tels étaient les repas du commandeur de Souvré, du comte d’Olonne, et de quelques autres seigneurs qui tenaient table. Il y avait entre eux une espèce d’émulation à qui ferait paraître un goût plus fin et