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EAU

dragée.Tenir la dragée haute à quelqu’un.

C’est différer de lui accorder une chose promise ; c’est offrir un vain appât à son espérance.

Cette locution est venue d’un jeu dans lequel on excite la convoitise des enfants en faisant voltiger devant eux une dragée suspendue par un long fil au bout d’un bâton, sans qu’il leur soit permis de la saisir autrement qu’avec la bouche.

drap.Mettre quelqu’un dans de beaux draps blancs.

C’est médire beaucoup de lui, découvrir tous ses défauts, et par extension, le placer dans une situation embarrassante. Mettez un Maure en de beaux draps blancs, dit Le Duchat, c’est de quoi le faire paraître encore plus noir.

drapeau.Le drapeau déchiré fait la gloire du capitaine.

Il en est de même de la fortune délabrée de l’homme vertueux. La vertu, dit Rivarol, tire sa gloire des persécutions qu’elle endure, comme le drapeau de guerre tire son lustre de ses lambeaux déchirés.

Le mot drapeau, autrefois drapel, qu’on croit dérivé, dans le sens d’enseigne, de l’italien drapello, n’est pas très ancien en français. Il fut introduit au xvie siècle par les capitaines qui tenaient à honneur d’avoir fait les guerres d’Italie sous François Ie, et qui voulaient faire entendre par ce mot que leur bannière avait été déchirée, car drapel (morceau de drap, chiffon) emportait autrefois un pareil sens.

duire.Ce qui nuit à l’un duit à l’autre.

Ce qui est mauvais pour l’un est bon pour l’autre. Le verbe duire, que La Bruyère a mis dans la liste des mots qu’il regrettait, signifie convenir, et ne s’emploie qu’à la troisième personne.

E

eau.Il n’est pire eau que l’eau qui dort.

Ce proverbe nous est venu des anciens, car on lit dans Quinte-Curce (liv. vii) que les Bactriens disaient : Altissima