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ÉPE

copales. De là aussi le cri de cette illustre maison : Dieu aide au premier baron chrétien.

Il ne faut pas croire pourtant que les seigneurs portassent eux-mêmes les évêques. Ceux-ci auraient couru risque d’être culbutés. Les barons mettaient seulement la main sur le brancard, et en laissaient le fardeau à de vigoureux mercenaires. C’est ce qu’atteste ce passage d’un procès-verbal : Tandem in jam dictâ cathedrâ, ab ecclesiâ sancti Martini ad turrem carnotensem, à quatuor hominibus ex parte baronum deputatis magnifice portatus est.

épée. — À vaillant homme courte épée.

La valeur supplée aux armes. — Les Lacédémoniens, si renommés par leur courage, avaient des épées très courtes. Un d’eux, à qui l’on en demandait la raison, répondit : C’est pour frapper l’ennemi de plus près. L’épée romaine, qui a conquis le monde, n’était pas plus longue que celle des Lacédémoniens.

Se faire blanc de son épée.

« Cette expression signifie au propre et dans la langue de l’escrime, se couvrir pour ainsi dire de son épée par la rapidité de ses mouvements ; au figuré, se vanter, se prévaloir de son courage, de son crédit, de ses moyens de toute espèce. On a prétendu qu’elle était tirée des anciens jugements de Dieu par les armes, le vainqueur demeurant absous, blanc ou blanchi du crime imputé ; mais elle est manifestement plus nouvelle. Je suis sûr de l’avoir entendu employer au propre pour signifier l’action de celui qui fait avec son épée le moulinet, qui s’en couvre pour ainsi dire tout entier et qui éblouit son adversaire. » (L’abbé Morellet.)

épeler. — Épeler en rasades.

C’est boire autant de coups qu’il y a de lettres dans le nom de la personne dont on porte la santé. Cet usage, qui n’est guère plus de mode, a inspiré à Ronsard les vers suivants :

Ores, amis, qu’on n’oublie
De l’amie