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FOU

labia sua intelligens. (Salomon, Parab., c. xvii, ℣ 26). L’insensé même passe pour sage lorsqu’il se tait, et pour intelligent lorsqu’il tient sa bouche fermée.

Dieu aide à trois sortes de personnes : aux fous, aux enfants et aux ivrognes.

Il semble, en effet, que Dieu leur accorde une protection spéciale pour les préserver des malheurs et des dangers qui les menacent continuellement.

Tous les fous ne portent pas la marotte.

Proverbe qui a le même sens que cet autre : Tous les fous ne sont pas aux Petites-Maisons. — Les Italiens disent : Se tutti i pazzi portassero una beretta bianca, pareremmo un branco d’oche. Si tous les fous portaient le bonnet blanc, nous ressemblerions à un troupeau d’oies.

fouetter. — Chacun se fait fouetter à sa guise.

Chacun fait comme il veut, en ce qui le touche personnellement. — Un Espagnol repris de justice était conduit sur un âne d’un lieu à un autre, et frappé à coups de fouet pendant tout le trajet, conformément à l’ancienne coutume du pays. Comme on le raillait d’affecter, en subissant sa peine, une gravité mal placée, qui l’empêchait de piquer sa bête pour la faire aller plus vite, il répondit qu’il voulait que cela fût ainsi, et qu’il était bien maître de se faire fouetter à sa guise. C’est de là, dit-on, qu’est venu le proverbe. On peut croire, avec plus de raison, qu’il a dû son origine à un autre fait que voici : Les moines, dès le onzième siècle, avaient trouvé bon de se donner mutuellement la discipline par esprit de pénitence, mais tous ne se conformaient pas à cet usage avec le même zèle. Les capucins, qui se fouettaient chaque jour vigoureusement, reprochaient aux Augustins de ne se fouetter que trois jours par semaine, avec mollesse, et ceux-ci leur répliquaient : Chacun se fait fouetter à sa guise.

La flagellation monastique n’avait d’autre lénitif que le chant du psaume Miserere, pendant la durée duquel on ne cessait de l’appliquer. Et c’est ce qui donna lieu de dire proverbialement