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GUE

briquet de guépins, qui est dérivé du bas latin guespa pour vespa, guêpe, comme l’indiquent ces vers de Théodore de Bèze :

Aurelias vocare vespas suevimus.
Ut dicere olim mos erat nasum atticum.

Bonaventure des Périers, dans son conte d’une dame d’Orléans qui aimait un écolier, oppose le terme de guépin à civil et poli. C’était, dit-il, une dame gentille et honnête, encore qu’elle fût guespine.

Dans la Relation de l’entrée de l’empereur Charles-Quint à Orléans, en 1539, guespin est employé pour étudiant de la ville d’Orléans.

On trouve dans le Mercure d’octobre 1732, une autre origine que voici : « Orléans est une des plus anciennes villes des Gaules, fondée par une colonie grecque sortie des environs de l’Épire, 250 ans après la destruction de Troie. Orléans fut la plus savante ville des Gaules. On remarquait dans ses habitants un certain génie brillant qu’on ne remarquait pas dans les autres Gaulois ; aussi leur donna-t-on le nom de γόεσπος (goespos) qui en grec signifie pierre brillante. C’était une espèce de caillou transparent qui se trouvait aux environs de l’Épire, et qui a longtemps décoré les temples des Grecs. Le nom leur est resté depuis, et, par corruption de langage, a été changé en celui de guespin ou guépin. »

gueule. — Venir la gueule enfarinée.

C’est-à-dire dans l’espérance d’obtenir ce qu’on désire, avec une sotte confiance, inconsidérément. — Cette façon de parler est, suivant Le Duchat, une métaphore empruntée des boulangers qui, au moment d’enfourner, sèment de la farine à la gueule ou bouche de leur four, afin de juger par la manière dont la farine s’allume, si le four a le degré de chaleur convenable. N’est-elle pas plutôt une allusion aux farces dites enfarinées, dans lesquelles l’acteur chargé du rôle de Gilles ou de Pierrot, se montre toujours le visage saupoudré de farine ? (Voyez Jean farine.)