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GUI

À goupil endormi, rien ne lui chet en gueule.

On ne gagne rien à vivre dans l’inaction. — Goupil primitivement voulpil, est un vieux mot dérivé de vulpillus diminutif de vulpes (renard), et chet est la troisième personne du présent de l’indicatif du vieux verbe chéir ou chéer (choir, tomber.)

gueux. — Gueux comme un rat.

Ne serait-ce pas gueux comme un ras qu’il faudrait dire ? On ne voit pas, en effet, en quoi un rat est plus gueux qu’un autre animal de son espèce, tandis que ras, au lieu de rat, donne l’idée d’un malheureux, qui, condamné à être rasé ou tondu publiquement, reste dans l’abandon et la misère.

On dit plus fréquemment, gueux comme un rat d’église ; ce qui est tout à fait juste, car un rat n’a presque rien à manger dans une église. Il est probable que cette dernière comparaison a été imaginée pour rectifier l’inexactitude de la première plus anciennement usitée.

Les gueux ne sont jamais hors de leur chemin.

Parce que les gueux n’ont point de demeure fixe. Il en est de même de ceux qui disputent sans avoir des notions déterminées ; et ce proverbe leur est justement appliqué.

gui. — À gui l’an neuf ! ou au gui l’an neuf !

C’est le cri antique, le cri gaulois, par lequel les Druides annonçaient en chantant le premier jour de l’année, jour consacré à la distribution du gui de chêne.

Ad viscum, viscum Druidæ cantare solebant.

(Ovide.)

Il est encore usité aujourd’hui, en plusieurs endroits, comme refrain de quelques couplets que les enfants font entendre devant les portes des maisons, pour demander des étrennes.

guignon. — Porter guignon.

Porter malheur. — Le mot guignon, dérivé du verbe guigner (regarder du coin de l’œil ou de travers), a reçu la signification de malheur, à cause des maléfices attribués par la superstition à cette manière de regarder, qui est celle de l’envie.