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LIS

lionÀ l’ongle on connaît le lion.

Ex ungue leonem. Il suffit d’un seul trait pour faire connaître un homme d’un grand talent ou d’un grand caractère.

Ce proverbe, d’origine grecque, est venu de ce que le sculpteur Phidias, ayant à représenter un lion, en conçut la forme et la grandeur par l’inspection d’un seul de ses ongles, sans avoir jamais eu sous les yeux cet animal.

Il faut coudre la peau du renard à celle du lion.

On attribue l’invention de ce proverbe à Lysandre, fameux général lacédémonien, dont la politique ne connaissait que deux principes, la force et la perfidie, et dont la maxime favorite était qu’on doit tromper les enfants avec des osselets et les hommes avec des parjures. Un jour qu’on lui reprochait d’employer des ruses indignes d’un homme tel que lui, qui se glorifiait de descendre d’Hercule. Il faut, répondit-il en faisant allusion au lion de Némée, coudre la peau du renard où manque celle du lion. — Pindare avait dit avant Lysandre : Celui qui veut triompher d’un obstacle doit s’armer de la force du lion et de la prudence du serpent.

Habillé comme un gardeur de lions.

Cela se dit d’un homme qui ne change presque jamais d’habit, parce qu’un gardeur de lions est toujours vêtu de la même manière, afin que ces animaux redoutables le reconnaissent mieux.

lisière. — La lisière est pire que le drap.

Les gens qui habitent la frontière d’un pays valent moins que ceux qui en habitent l’intérieur. Les Italiens disent : Quei de’confini sono ladri o assassini. Les gens des confins sont larrons ou assassins. En effet, les vols et les meurtres paraissent avoir été toujours plus fréquents dans ces localités que dans les autres, à cause de la facilité laissée à ceux qui les commettent de s’enfuir à l’étranger. — Notre proverbe ne s’applique guère qu’en plaisantant, et pour répondre à quelqu’un qui rejette la solidarité des défauts imputés aux habitants de