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LUC

cienne coutume d’après laquelle les domestiques qui s’étaient loués pour un temps n’avaient droit à aucune partie de leurs gages, s’ils venaient à quitter leur service avant l’expiration du temps convenu. Leur sens moral est qu’on n’obtient rien sans la persévérance.

luce. — À la Sainte-Luce, les jours croissent du saut d’une puce.

L’année solaire se compose de 365 jours et 6 heures moins 11 minutes. Dans la correction faite au calendrier, sous Jules César, on négligea de tenir compte de ces onze minutes qui, étant employées de trop, tous les ans, avaient formé dix jours[1], vers la fin du seizième siècle. Comme il en résultait, dans l’office ecclésiastique un dérangement qui, croissant toujours, aurait fini par dérouter tous les calculs, le pape Grégoire XIII ordonna de passer du 5 octobre au 15 du même mois, en supprimant ces dix jours dans l’année 1582, qui n’en eut ainsi que 355, ce qui la fit surnommer la petite année. Avant cette suppression, par laquelle l’année civile fut mise en harmonie avec l’année solaire, les jours diminuaient jusqu’au onze décembre, dont la nuit était la plus longue de toutes, comme l’atteste cette épigramme d’Owen  :

Nupsisti undecimo cur, Pontiliana, decembris ?
— Nulla magis nox est longa diesque brevis.

Pourquoi, Pontiliana, vous êtes-vous mariée le onze décembre ? — C’est qu’il n’y a pas de nuit plus longue, ni de jour plus court.

Par conséquent les jours recommençaient à augmenter le treize décembre, qui correspondait alors, comme le vingt-trois aujourd’hui, au lendemain du solstice d’hiver, et c’est même ce qui avait fait choisir le treize pour l’anniversaire de la fête de sainte Luce, à cause de l’analogie de ce nom avec le mot latin

  1. Elles en avaient bien formé treize, mais comme on avait omis trois jours à différentes époques l’excédant n’était plus que de dix jours.