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MAR

Les femmes provençales qui maigrissent dans les soucis du mariage, ont ce singulier proverbe : Se uno marlusso venie veouso, serie grasso. Si une merluche devenait veuve, elle engraisserait.

Les maris provençaux ne sont pas non plus enchantés de leur sort conjugal, si l’on en juge par cet autre proverbe qui leur est familier : Dous bouns jours à l’home sur terro, quand pren mouilho e quand l’enterro. Deux bons jours à l’homme sur terre, quand il prend femme et quand il l’enterre. Ce qui a paru digne d’être reproduit dans ce vers fameux :

Il n’est que deux beaux jours, l’entrée et la sortie.

Le jour où l’on se marie est le lendemain du bon temps.

Avec ce jour doivent commencer les préoccupations de l’avenir. Les jeux et les divertissements cessent d’être de saison. Il faut pourvoir aux besoins du ménage, et travailler sans relâche pour l’entretien de la femme qu’on a prise et des enfants qui viendront. Bacon a dit, dans un style noblement figuré : Quiconque a une femme et des enfants, a donné des otages à la fortune.

marmot.Croquer le marmot.

Attendre longtemps. — L’origine de cette expression est fort controversée. Les uns la font venir d’une fable d’Ésope imitée par La Fontaine, dans laquelle une fermière, pour faire cesser les pleurs de son petit garçon, le menace de le donner au loup, qui ayant entendu cela, en passant, vient se planter sur la porte de la maison, dans l’espoir de croquer le marmot, et, après une vaine attente, finit par être assommé. Les autres la rapportent à l’habitude qu’ont les compagnons peintres de croquer un marmot (de tracer le croquis d’un marmot) sur un mur, pour se désennuyer, lorsqu’ils sont obligés d’attendre. — Je crois qu’elle fait allusion à l’usage féodal d’après lequel le vassal qui allait rendre hommage à son seigneur devait, en l’absence de celui-ci, réciter à sa porte, comme il l’eût fait en sa présence, les formules de l’hommage, et baiser à plusieurs reprises le verrou,