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retombant sur le parquet, avertissait à la fois cette belle et ce restaurateur toujours fidèles à l’appel. Pouvait-il mieux faire d’une pierre deux coups ?

pilule. — Dorer la pilule à quelqu’un.

Employer des paroles flatteuses pour le déterminer à faire quelque chose qui excite sa répugnance, ou pour lui adoucir l’amertume d’un refus. Métaphore prise d’un procédé en usage chez les apothicaires, qui dorent ou argentent les pilules, afin d’en déguiser la couleur et le goût. — Les Espagnols disent : Si la pildora bien sapiera, no la doraran por defuera. Si la pilule avait bon goût, on ne la dorerait pas.

On connaît le vers, devenu proverbe, que Molière met dans la bouche de Sosie, lorsque l’amant d’Alcmène s’amuse à changer en honneur l’injure qu’il vient de faire à Amphytrion :

Le seigneur Jupiter sait dorer la pilule.

Faire avaler la pilule à quelqu’un.

C’est le déterminer à faire une chose pour laquelle il montre beaucoup de répugnance.

Il faut avaler les pilules sans les mâcher.

Il faut passer par-dessus les désagréments, les injures, les mauvaises affaires, sans s’y arrêter ; il faut en prendre son parti promptement, au lieu d’aggraver le mal en se livrant à des regrets et à des plaintes inutiles. — Ce proverbe est littéralement traduit de celui-ci, usité au moyen-âge : Pilulæ sunt glutiendæ, non manducandæ.

Molière disait : Le mépris est une pilule qu’on peut avaler, mais qu’on ne peut pas mâcher.

plaidoyer. — C’est le plaidoyer des trois sourds.

Ce dicton s’applique à une discussion dans laquelle les interlocuteurs, dupes de quelque méprise singulière, échangent des arguments entre lesquels il n’y a nul rapport, nulle suite, nulle liaison. — Dans le Plaidoyer des trois sourds, le demandeur parle de fromage ; le défendeur, de labourage, et le juge annule le mariage, dépens compensés.