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un récit, dans des projets, ou pour faire entendre à quelqu’un qui menace qu’on ne le craint ni à pied ni à cheval.

targe. — N’avoir ni écu ni targe.

C’est n’avoir pas le sou. — La targe, dit Le Duchat, était une petite monnaie du duché de Bretagne, ainsi appelée parce qu’elle portait sur son revers, au lieu de l’écu ordinaire des armoiries, l’empreinte d’une targe, espèce de bouclier presque carré. Cette expression, presque inusitée aujourd’hui, a été employée par Villon.

tartuffe. — C’est un tartufe.

À quelle idée le nom de tartufe fait-il allusion ? Les opinions sont divisées sur ce point. Tartufo, en italien, signifie truffe. On raconte que, dînant avec un monsignor de la suite du légat, Molière fut si frappé de l’accent de sensualité que ce béat mettait à prononcer le mot tartufo, qu’il en fit le nom caractéristique de son faux dévot, auquel il avait donné d’abord le nom de Panuphle. — Le Duchat, dans ses notes sur Ménage, prête à ce nom une étymologie plus savante ; truffer, dans l’ancien langage, était synonyme de tromper : comment vous savez bien vous truffer des pauvres gens, dit en effet Panurge à Dindenaud. De plus, dans l’ancien langage aussi, on disait tartuffe pour truffe. Ce savant part de là pour insinuer que Molière, en appelant son faux dévot tartufe, a voulu indiquer que la pensée d’un hypocrite n’est pas plus facile à découvrir que les truffes. Il y a de mauvaises étymologies tirées de moins loin. — Quoi qu’il en soit, tartufe a pris, sous la plume de Molière, une valeur spéciale. Ce nom est devenu usuel, non seulement parce qu’il a été créé par un homme de génie, mais parce qu’il manquait à la langue (A. V. Arnault).

templier. — Boire comme un templier.

Cet adage, dit M. Raynouard, n’a été imaginé que longtemps après la destruction des templiers. Il ne se trouve point dans les recueils des anciens proverbes français, et il ne prouve pas davantage contre les chevaliers que l’adage, sans doute plus ancien, biberè papaliter, boire comme un pape, ne prouve con-