Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/55

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base. La Société de la Révolution dit dans ce discours politique, que notre Roi « est presque le seul roi légal dans le monde, parce qu’il est le seul qui doive sa couronne au choix de son peuple. » Quant aux rois de l’univers, tous, excepté un, que cet archi-pontife des droits de l’homme, dans toute la plénitude de son pouvoir, dépose avec une fierté plus que papale, avec une ferveur plus ardente qu’on ne la vit au douzième siècle, lançant l’anathème dans toutes les parties du globe entier ; aux rois compris à la fois dans sa bulle fulminante, et proclamés usurpateurs, c’est à eux qu’il appartient de considérer comment ils accueilleront sur leur territoire ces missionnaires apostoliques, qui viendront dire à leurs sujets qu’ils ne sont pas légalement leurs rois : leur intérêt est d’y veiller. Mais quant à nous, il importe très-sérieusement au nôtre d’examiner la solidité de ce principe unique, d’après lequel ces messieurs reconnaissent qu’un roi d’Angleterre est redevable de leur soumission.

Cette doctrine, si on l’applique au prince régnant, est ou une absurdité, et alors elle n’est ni vraie, ni fausse ; ou elle établit le plus imaginaire, le plus dangereux, le plus illégal et le plus inconstitutionnel de tout les principes. D’après ce docteur spirituel politique, si le roi ne doit pas sa couronne au choix de son peuple, il n’est pas légalement roi. Or, il est très-faux de dire que le roi de ce pays tienne sa couronne à ce titre ; cependant, si vous suivez cette doctrine, le roi d’Angleterre, qui très-certainement n’a été placé