Page:Régnier - L’Amphisbène, 1912.djvu/302

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l’eau ruisselait en cascade devant la vitre de mon hublot…


5 juillet. La Valette. Île de Malte. — Nous sommes à Malte. Antoine a été repris subitement de ses goûts sportifs, ce qui est un grand signe de l’amélioration de son état, et il va, l’après-midi, voir les officiers de la garnison anglaise jouer au polo. À peine étions-nous arrivés que l’un d’eux, M. Lewis Burton, s’est présenté sur l’Amphisbène.

Antoine avait connu ce M. Burton à Deauville, il y a deux ans. C’est un grand garçon sec, anguleux, distingué. Il a emmené Antoine à son club, qui est installé fort confortablement dans une des anciennes « auberges » des chevaliers. Cette « auberge » est un grand palais construit à l’italienne et qui ne manque pas d’allure. M. Burton nous en a fait fort aimablement les honneurs. Pour remercier messieurs les officiers de leurs politesses, il y a eu, ce soir, un dîner à bord de l’Amphisbène. M. Burton et quelques-uns de ses camarades étaient les hôtes de Mme Bruvannes. Pendant le dîner, Antoine a été fort gai. Mme Bruvannes était enchantée. Les Subagny ont représenté fort dignement la haute industrie française. Gernon a été convenable et a mangé prodigieusement. Il commence à engraisser et à prendre un petit ventre rondelet. Les jeunes officiers anglais considéraient avec une certaine sympathie ce personnage à la Dickens. Quant à