Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/134

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de t’annoncer la grande nouvelle que j’ai à t’apprendre. Je ne peux pas priver plus longtemps l’Italie du plus fameux tragédien qu’elle aura jamais connu. Je lui dois de te révéler au monde, mais c’est ta ville natale qui sera la première à t’applaudir et à t’acclamer. Je te donne à Vicence, Tito. Tu débuteras sur son Théâtre Olympique. Écoute maintenant ce qu’Alvise Alvenigo a décidé.

À mesure que parlait le seigneur Alvenigo, j’éprouvais une impression extraordinaire. Il me semblait qu’un rêve se réalisait. Je revoyais ce Théâtre Olympique où, jadis, je m’étais introduit en fraude avec mon camarade Girolamo Pescaro. Je voyais son décor de ville antique, ses rues divergentes bordées de palais et de statues. Et, tout à coup, ce décor s’illuminait à mes yeux et je m’y apparaissais soudain à moi-même, la toge aux épaules, le laurier au front. Sur les gradins, toute la noblesse de Vicence serait rangée. Je