Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/166

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abbé comptait que mon latin n’y passerait pas inaperçu. Mais ces beaux projets s’en étaient allés en fumée, ainsi que certains autres dont le souvenir m’emplissait d’amertume. Il en paraissait quelque chose sur mon visage et le sombre personnage que je faisais n’avait guère l’aspect de quelqu’un qui s’apprête à exciter l’hilarité d’un public de théâtre et dont l’apprentissage comique va bientôt commencer.

Il ne tarda point, pourtant, à en être ainsi, car, dès que le signore Capagnole m’eut rejoint à Padoue, il se mit en mesure de tirer parti des talents qu’il me supposait. Certes, à son estime, la nature m’avait déjà pourvu du principal, mais il disait que l’art doit seconder la nature. À propos de cette disposition qu’il me trouvait à produire par ma seule mine un effet propre à faire rire, le signore Capagnole m’avoua qu’il en avait été frappé, dès la première fois où il me vit, dès ce jour