Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/187

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de même. On ne se gênait guère devant moi et il se passait peu de jours où je n’assistasse à quelque tendre scène ou à quelque débat galant. On me prenait volontiers pour arbitre et mes amis ne me cachaient rien de leurs peines ou de leurs plaisirs. Je ne pouvais, hélas, leur rendre la pareille. Mes peines, ils ne les eussent pas comprises et mes plaisirs, il eût fallu que je les inventasse pour les leur conter !

Ma vie se poursuivait donc monotone, médiocre et errante, car nous nous déplacions fréquemment. La même année, nous séjournâmes à Bologne, à Florence et à Rome. La suivante, nous poussâmes jusqu’à Naples. Je continuais à accomplir ponctuellement les devoirs de mon métier, et, quand je les avais remplis, j’employais le reste de mon temps à de vagues rêveries. Je faisais de grandes promenades ou je m’attardais indéfiniment dans quelque café. Souvent aussi je ne quittais pas