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L’ESCALIER DE NARCISSE

Hermas revint seul, le lendemain, à ces beaux lieux où il s’entretenait si souvent avec Hermotime. Les heures leur parurent douces, dans ce vaste espace d’arbres et de fleurs. C’était un jardin ornementé et solitaire. D’un château, là jadis, il ne restait rien, sinon le charme pour soi de se l’imaginer d’après le décor qui lui survivait.

Trois allées d’eau irradiaient d’une pièce centrale en octogone, et, au bout de chacune d’elles, assez loin, une fontaine, parmi divers artifices d’architecture et d’hydraulique, s’animait d’une figure différente. L’une représentait un homme qui riait en versant une amphore de bronze, l’autre une femme qui, en pleurant, emplissait un cratère d’or. La fontaine du milieu était la plus belle. Une nappe d’onde débordait d’une vasque d’où naissait, debout, une statue hermaphrodite. Aux tablettes du