Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/160

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un masque satyrique ou une face héliconienne.

Cette façade se développait au fond de la spacieuse cour légèrement bombée. Hertulie marchait lentement sur les pavés inégaux. Venue consulter Hermas, maintenant elle hésitait à entrer. L’autre année pourtant elle s’était familiarisée avec lui à force de l’avoir rencontré dans le vieux jardin où, avec Hermotime, ils s’asseyaient tous les trois, au crépuscule, en face des allées d’eau. Hermas se montra toujours envers la jeune femme d’une politesse cérémonieuse ; mais, le soir où il lui remit la lettre et lui parla plus longuement, elle avait senti dans sa voix quelque chose de si lointain que le mélancolique interlocuteur de son désespoir s’éloigna en sa pensée à des confins de songe, à une sorte de distance d’outre vie dont elle gardait une appréhension sibylline comme s’il en devait sortir la réponse même de la Destinée.

Elle hésitait à quelle porte elle frapperait. Toutes trois étaient fermées et des heurtoirs de bronze y crispaient leur saillie ornementale. Enfin elle se décida pour celle du milieu. Le coup se répercuta à l’intérieur. On devinait aux prolongements de cet écho la maison vaste par-