Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/163

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de tout portrait : nulle face humaine, gracieuse ou triste, n’assistait, en son passé mémorial, à cet appareil de richesse, sans aucun visage pour témoin de sa matérialité délicate ou fastueuse.

Des lustres de vieux cristal, compliqués et scintillants, pendaient des plafonds hauts par des cordes de soie ou des chaînes d’argent : leurs adamantines couronnes gélives sacraient l’absence de quelque majesté invisible, et leur lumineuse congélation glaçait le silence et gelait la solitude où s’allongeaient les pendeloques de leur artificielle stalactite. Certains s’irisaient de phosphorescences comme par allusion au couchant qui teignait le ciel au dehors ; ils assimilaient aux imaginaires couleurs d’automne de l’occident leurs fructifications cristallines. La journée avançait et Hertulie voyait par les fenêtres se stratifier les onyx illusoires des nuées.

Toujours à la recherche d’Hermas, elle arriva enfin à une spacieuse salle où, par les croisées toutes grandes ouvertes, un vent léger éparpillait sur une table des feuillets humides d’écriture ; près de ces cahiers, une flèche, un poignard nu, une gourde et une clef qu’Hertulie reconnut