Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/170

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où gisait le secret d’être un autre : l’obligatoire ! notre mystérieux dormant que n’éveillent ni les subtilités des méthodes, ni le bruit des controverses, ni rien de ce qui n’est pas congénère à son mystérieux silence.

Tout cela est beau, Hermotime, et j’imagine aux jardins où nous nous promenions une part du miracle où tu t’es transformé. Souviens-toi de l’Escalier de Narcisse ; les lieux agissent à leur insu sur nos songes, c’est là maintenant où les tiens se retrouveront le mieux autour d’eux.

Reviens donc, mon frère, car, au bout des allées d’eau, tu trouveras la sépulture d’Hertulie. C’est là qu’elle repose. Nous y reposerons aussi un jour. Où on voyait trois statues s’élèveront trois tombeaux. Le sien déjà est au milieu. Le monument est d’un marbre rose et noir, l’endroit à jamais silencieux, car j’y ai fait détruire les fontaines : à la place on a planté des fleurs, les plus naïves et les plus fraîches — d’autres croîtront pour nous — on dirait que l’aurore a posé sur celles-là son pied nu. Hertulie ne fut-elle pas l’aurore de ta vraie science, le printemps de ta sagesse dont tu goûtes maintenant